En taule depuis presque un quart de siècle …

Publié le par Camarades

… Jean-Marc Rouillan est le dernier prisonnier d’Action directe !

 

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Après 20 ans de prison, sa peine avait été aménagée en semi-liberté en décembre 2007. Cette semi-liberté a été révoquée suite à une interview parue dans l’Express. Jean-Marc est retourné en cellule, 24 heures sur 24, en prison ferme et ce depuis maintenant presque deux ans !

L’inflation des lois sécuritaires quadrillent le quotidien d’interdits et de menaces. La criminalisation frappe toutes les résistances et en premier lieu les pratiques de solidarisation active avec les prolétaires des continents opprimés.

Pour garantir les profits des transnationales, les prolétaires sont surexploités, la productivité augmente, les salaires diminuent, les acquis sociaux supprimés, le nombre des travailleurs pauvres explose, les migrants sont sur-précarisés, le temps de travail hebdomadaire augmente, l’âge de retraite est repoussé, les licenciements massifs sont la norme, ainsi que les délocalisations,…

En son temps, Action directe a répondu à cette violence du système, quotidienne, masquée sous la forme de la norme.

Dès leur incarcération en 1987, l’État a cherché l’anéantissement physique et psychique des prisonniers d’Action directe. Ils furent soumis à un traitement spécial : torture par l’isolement, interdiction ou restriction des contacts et de la communication à l’intérieur de la prison et vers l’extérieur.

Et l’État a toujours voulu réécrire l’histoire des luttes de cette époque et nier leur dimension politique.

Dans « Paul des épinettes et moi » Jean-Marc écrit : « Ils mentent sur ce qui s’est passé. Ils en rajoutent et ne s’en gênent pas. Mais ils savent que sans nos regrets la boucle ne serait jamais bouclée. Voilà le sens de l’acharnement judiciaire. ».

D’autres États européens sont sur cette ligne de la réécriture de l’histoire. Dans un texte datant de mai 2010, « un certain nombre de personnes qui, à des moments différents, étaient dans la RAF » écrivent à propos de la situation actuelle en Allemagne : « On exige de nous d’arriver à un ‘accord historique’qui n’en est, en réalité, pas un. Une ‘conclusion finale’ à laquelle personne d’autre que nous ne se tiendrait et dont les conditions ne sont guères négociables. C’est encore une tentative d’enterrer des expériences réelles, d’empêcher des processus d’apprentissage, d’isoler les différentes luttes les unes aux autres.

Là serait donc la fin de l’histoire. Une histoire dont rien ne subsisterait sinon l’auto-accusation et la dénonciation. »

C’est dans cette logique que l’État français maintient Jean-Marc Rouillan en prison, année après année. Sa dernière demande de libération date de novembre 2009 et à ce jour il n’a toujours pas été relâché. 

Septembre 2010.

Des soutiens pour la libération des militants d’Action directe.

 

Plus d'informations sur

 

http://www.action-directe.net  et  http://action-directe.over-blog.com

 

Adresse de Jean-Marc Rouillan
# 9590 B 139
Centre de détention de Muret
route de Seysses
31600 Muret


Action directe était une organisation de guérilla qui dans les années 80 a mené la lutte armée en Europe de l’Ouest. Au moment de leur arrestation, en février 1987, ils étaient quatre : Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan. Tous les quatre ont été condamnés à perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans. 

Joëlle Aubron est sortie de prison en juin 2004 suite à une campagne pour obtenir sa suspension de peine pour raisons médicales. Elle est décédée le 1er mars 2006 après avoir mené un combat pour la libération de ses camarades et contre la maladie.

Nathalie Ménigon est en liberté conditionnelle pour 5 ans depuis août 2008.

Georges Cipriani est en semi-liberté pour un an depuis avril 2010, épreuve obligatoire avant l’obtention éventuelle d’une libération conditionnelle.

Jean-Marc Rouillan est incarcéré  à la prison de Muret. Quelques mois après l’annulation de sa semi‑liberté son état de santé s’est dégradé. Il souffre du syndrome de Chester-Erdheim, maladie grave et évolutive, et il est sans soins. Les procureurs ont explicitement demandé à Jean-Marc de prendre ses distances avec l´histoire d´AD et d´exprimer des regrets s´il voulait sortir pour être soigné.

Publié dans Mobilisation

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